Les problématiques

Le travail de prospective réalisé n'échappe pas à une prise de recul. Quel que soit le scénario choisi pour atteindre la neutralité carbone, nous avons mis en perspective 6 problématiques qui devront faire l’objet de débats structurants.

Dans cette page :


La sobriété : jusqu’où ?

La décarbonation de l’énergie sera d’autant plus facilitée que la demande sera faible. Or, la réduction de cette demande est déterminée par deux facteurs :

  • la démarche de sobriété, c’est-à-dire le questionnement des modes de vie et de consommation. Cette démarche se heurte au mode de pensée dominant de la culture consumériste du monde moderne. 
  • l’efficacité énergétique, qui permet de réduire la quantité d’énergie nécessaire à leur production. Le potentiel de l’efficacité énergétique se heurte à des limites physiques et surtout à celle des technologies disponibles.

Une interrogation sur la sobriété paraît donc nécessaire.

Peut-on s’appuyer uniquement sur les puits naturels de carbone pour atteindre la neutralité ?

Les quatre scénarios montrent que l’atteinte de la neutralité carbone ne peut pas se passer des puits naturels de CO2 (plantes, sols et produits) car leur potentiel est très important par rapport aux puits technologiques (captage et stockage du CO2). Mais les puits naturels sont fragiles et vulnérables face au changement climatique.

Sobriété, gestion de la biomasse et puits naturels sont donc intimement liés. 

Qu’est-ce qu’un régime alimentaire durable ?

L’alimentation est l’un des enjeux majeurs mondiaux, avec le doublement prévu des besoins alimentaires à l’horizon 2050. En France, l’alimentation est responsable du quart de l’empreinte carbone et est à la croisée de multiples enjeux de santé et d’environnement, notamment la préservation de la biodiversité, de la qualité de l’eau et des sols.

Les quatre scénarios montrent que l’on ne peut donc pas considérer le régime alimentaire indépendamment des autres enjeux du vivant.

Artificialisation, précarité, rénovation : une autre économie du bâtiment est-elle possible ?

Les bâtiments résidentiels et tertiaires représentent aujourd’hui près de la moitié de la consommation d’énergie nationale et près d’un quart des émissions de GES ; ils consomment 51 millions de tonnes de matériaux par an pour leur construction et participent directement à l’artificialisation des sols.

Une réflexion sur une autre économie du bâtiment est donc à entreprendre. 

Vers un nouveau modèle industriel : la sobriété est-elle dommageable pour l’industrie française ?

Par opposition aux 30 années passées, il est aujourd’hui communément admis que relocaliser l’industrie en France est vital pour notre économie et sa résilience. Cette relocalisation ne va toutefois pas de soi dans un monde globalisé et ne sera pas sans impact. La compétitivité de l’industrie peut être développée avec deux leviers :

  • un nouveau modèle industriel privilégiant la qualité à la quantité et fondé sur l’économie circulaire ;
  • un modèle plus quantitatif, mais avec des procédés et des énergies décarbonés.

Dans ce cadre, se pose la question de la place des politiques publiques pour accompagner ces transformations, que ce soit en matière de dispositifs de soutien ou d’aménagement du territoire.

L’eau : enjeu majeur de nos sociétés dans les années à venir

Le changement climatique affecte de plus en plus fortement la quantité et la disponibilité de l’eau. Or, elle est indispensable à la vie, à notre santé et à notre société moderne (agriculture, industrie, loisirs). Notre capacité à l’économiser devient donc cruciale pour s’adapter et continuer à profiter de ses bienfaits autant que de ses services.

À découvrir

Les scénarios

L’ADEME a souhaité soumettre au débat quatre chemins “types” cohérents qui présentent de manière volontairement contrastée des options économiques, techniques et de société pour atteindre la neutralité carbone en 2050…